La plus célèbre, et la plus redoutée des maladies de la tomate… Voilà un fléau qui, chaque année, fait le désespoir de nombreux jardiniers et qui relance, en début de saison, la sempiternelle question : y a-t-il un remède miracle contre le mildiou ?

Ce qu’il faut savoir sur le développement du mildiou c’est :

  • Qu’il se développe lorsque l’atmosphère est humide et que les températures sont fraîches à douces (comprises entre 17 et 20°C) ;
  • Qu’il se propage par les airs, « s’agrippant » aux feuilles mouillées ;
  • Qu’il peut survivre plusieurs années dans le sol ;
  • Qu’il peut s’attaquer à toutes les tomates. Il n’y a aucune variété résistante au mildiou, bien que certaines soient moins sensibles à la maladie. Le palmarès se trouve chez les hybrides !
  • Qu’il n’y a pas de produit miracle, testé et reconnu 100% efficace (en culture bio, et même en culture conventionnelle, au vu des attaques virulentes de ces dernières années) pour faire disparaître cette maladie, une fois qu’elle est déclarée.

Une fois ce constat fait, il n’est pas pour autant question de baisser les bras. Un ensemble d’actions peut être mis en place pour éviter que le mildiou se déclare et se propage sur les rangs de tomates. Mais attention ! Une de ces actions, mise en place seule, n’aura qu’un effet limité.

Mildiou : mieux vaut prévenir que guérir !

Lutter contre l’humidité et la fraîcheur

La mise en place d’un abri est la seule solution. Serre, aménagement d’un toit transparent… les possibilités sont multiples. Dans les régions humides, l’abri à tomates est un investissement incontournable.

Lutter contre la propagation aérienne du mildiou

Le mildiou ne se développe que sur une surface humide. Aussi, les pieds de tomates doivent être suffisamment espacés et aérés, afin de garder les feuilles le plus sèches possible et les plus éloignées les unes des autres. Si vous avez la place, 1 mètre entre chaque plant est idéal ; il est vrai que, si on cultive sous serre, l’espace est plutôt restreint et on a tendance à vouloir planter plus serré. Quoiqu’il en soit, ne descendez pas en dessous de 50 cm.                                                     On l’a vu plus haut, toutes les variétés ne réagissent pas de la même façon à la maladie ; si vous cultivez plusieurs variétés, ralentissez l’effet de contamination en ne plantant pas, côte à côte, deux pieds identiques.                                                                                                                     L’idéal serait de disséminer, çà et là, dans le jardin, les plants de tomates, mais cela complique la mise en place d’un abri !

Lutter contre la contamination terrestre

Tous les jardiniers savent qu’il ne faut pas mouiller les feuilles de tomates lors des arrosages. Cependant, les plus basses sont à la merci de l’humidité du sol. Pour les tenir à l’abri, installez un paillis… en paille. Non seulement il permettra de garder les feuilles propres et au sec, mais il tiendra à distance les éventuels spores pathogènes en dormance sous terre.

Dernière précaution : évitez d’arroser les plants le soir. Si, par accident, vous mouilliez quelques feuilles, elles resteraient humides toute la nuit.

Tomates résistantes au mildiou

On l’a vu, toutes les tomates ne sont pas égales devant la maladie, mais les plus résistantes ne sont pas forcément les plus goûteuses, sans compter que les comportements semblent varier d’une saison à l’autre !  Donc, au lieu de tout miser sur une variété dite « résistante », cultivez la diversité, et échelonnez les périodes de plantation. En multipliant les variétés et en décalant les pics de production dans le temps, vous multipliez vos chances d’obtenir une bonne récolte.         Ensuite, rendez-les plus fortes en effectuant un apport par semaine de minéraux, sous forme de purin d’ortie et de consoude ; c’est vraiment bluffant !                                                                                Sachez, également, que toute meurtrissure contribue à affaiblir le pied. Limitez la taille au strict nécessaire, et évitez de percer les tiges avec un fil de cuivre ; le cuivre perturbe les activités du champignon, mais ne se diffuse pas dans la plante et ne l’immunise pas.

Le mildiou s’est déclaré : comment lutter ?

Des taches foncées, puis brunes, sur les feuilles, un léger feutrage mycélien sur la face inférieure, puis le dessèchement de la partie atteinte ; pas de doute, le mildiou est là. Des taches apparaîtront également sur les tiges et sur les fruits.                                                                             Un seul geste garanti 100% efficace, pour éviter que cette maladie cryptogamique se propage : coupez toutes les parties atteintes, voire supprimez le pied s’il est trop atteint. Ainsi, vous pouvez sauver le reste de votre production.                                                                                                       Et le bicarbonate de sodium ? Il semble qu’en début d’attaque (5 g/l d’eau, additionnés à une huile alimentaire ou même du savon noir), il soit performant pour stopper la progression de la maladie. Certains jardiniers l’attestent ; le sujet reste, toutefois, à approfondir, même si on lit, ici ou là, que des études le démontreraient… Il faut savoir, cependant, que le bicarbonate peut être phytotoxique s’il est surdosé, et qu’en grande quantité dans le sol, il peut entraîner des carences en calcium et en magnésium, et nuire à l’absorption du fer.

Vous pouvez aussi essayer un traitement à base d’huiles essentielles.

Du cuivre contre le mildiou ?

Les traitements à base de cuivre, comme la bouillie bordelaise, ne sont efficaces qu’en traitement préventif : pulvérisés sur les feuilles, ils empêchent la germination des spores. Ils sont à appliquer avant les pluies. 
Rappel : en grande quantité, le cuivre a un effet néfaste sur la vie du sol .

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